Page:Gourmont - Promenades philosophiques, sér1, 1913.djvu/267

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qu’en certains coins de province c’est la forme du pluriel qui a influé sur le singulier, devenu chevau.

Les remarques de la Commission sur l’emploi souvent fautif de l’accent circonflexe sont assez raisonnables, mais les exemples qu’elle donne ne sont pas très clairs. Il suffirait, pour montrer l’incohérence de l’(^), de mettre en regard rose, dont l’o est fermé long, et hôpital dont l’o est fermé moyen ; si l’un des deux mots demandent le circonflexe, c’est rose assurément. Mais il y a tant d’autres nuances ! Si l’on ne peut demander à l’écriture de figurer la parole, on peut lui demander toutefois de ne pas la défigurer.

2. Tréma. — En ce qui est du tréma, la Commission semble professer pour ce signe, difficile à écrire nettement, et qui vient rarement bien à l’impression, une passion immodérée. Elle le supprime, il est vrai, à Noël, ce qui est une faute, parce que les primaires auront la tentation de le prononcer comme moelle (moile), mais elle en gratifie tous les mots où la séparation des deux voyelles est marquée par h ou y. Cela donne : ébaïr, traïson, caïer, baïadère, etc. Mais si bayadère est incohérent vis-à-vis de abaye, payer ne l’est pas moins vis-à-vis du même abaye, puisque la Commission conserve en leur