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PHILOSOPHIE NATURELLE 67 gnon (1). Je l’ai rassurée, tout en réfléchissant sur le danger des métaphores et des analogies. C’est en se livrant à la méditation des analogies naturelles que Jean-Baptiste Porta, savant napolitain du seizième siècle, avait imaginé une sorte d’anthropophagie symbolique appliquée à la guérison des maladies et à l’hygiène générale (2). Le principe de Porta était bien l’anthropophagie, mais comme il ne voulut pas donner à ses contemporains de mauvais conseils, il tourna la difficulté par un procédé ingénu. On se souvient peut-être qu’il y a quelques années Brown-Séquard et Landouzy imaginèrent l’opothérapie. Il y a sans doute encore dans le commerce un sérum destiné à fortifier les fonctions génératrices et qui est fabriqué avec des parties d’organes générateurs. Porta, plus simplement, disait : Mangez des racines d’orchidées, lesquelles ressemblent à des testicules ; vous ne pouvez manquer d’y trouver une agréable révigoration. La nature, qui ne fait rien en vain, n’a point ordonné sans but ce simulacre végétal. Mangez et procréez. Il disait encore guérir les maux de tête en faisant manger des noix, parce (i) Voir le chapitre suivant. (a) Voir, sur Porta et son système, le premier chapitre du présent tome.