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XXXV.— L’ADORANT


V.— LA VISITATION


« Vous qui parlez d’un ton si doux

En m’annonçant de bonnes choses, Ma Dame, qui donc êtes-vous ?

VERLAINE, Sagesse. »


— Oui, Guido bien-aimé, c’est la Reine des anges, l’archangélique Vierge, l’Étoile du matin, la Tour davidique, la Maison dorée, je suis…

— Oh ! non, tu es la Novella, ne m’intimide pas, j’ai précisément besoin de toute ma présence d’esprit.

— Enfin, ce que tu voudras, mais je t’aime. Ferme les yeux, je suis l’inviolée et je me sens rougir. Que vas-tu penser de moi ? Hélas ! il est bien vrai qu’on ne m’a jamais implorée en vain. Je ne puis résister aux invocations de l’amour, et quand on m’appelle avec foi, j’ouvre la porte du ciel, et un ange m’enlève sur ses ailes.

— Madone adorée, murmura Guido en baisant les pieds purs comme de la rosée, je suis indigne de tes grâces et vois, mes baisers sont pleins de larmes. Vierge de tout amour, mon amour n’était qu’une goutte d’eau, et tu l’as recueillie dans le lys sacré né de