Page:Gourmont - Une nuit au Luxembourg, 1906.djvu/169

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les yeux ; en les rouvrant, vous trouvez l’ennui. Puisque vous ne savez pas vivre, rêvez, croyez. Il vous serait agréable, n’est-ce pas, de pouvoir douter de mes paroles ? Eh bien ! je vous le permets. Faites comme tant d’autres hommes. Acceptez la pratique d’une croyance qui vous fait rire et d’une morale que vous méprisez…

MOI

Non, non, je suis libre ! Vous avez délivré mes mains, vous m’avez appris à respirer.

LUI

Eh ! La méthode que je vous propose n’est pas si mauvaise ! Je crois même que de toutes celles qui peuvent régir la vie d’un homme sage, c’est la plus voluptueuse. Si le doute n’a plus de place dans votre intelligence,