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BALZAC CHEZ LUI.

Balzac passa ensuite à pieds joints sur les menaces ultérieures de la Société, dont les intentions ne prétendaient guère, je le suppose, aller au delà des menaces, et le conflit fut radicalement terminé. La Société ne compta plus Balzac parmi ses membres. Il y reparut pourtant encore une fois ; mais ce ne fut que sept ans après. On remarquera la date. C’était pendant les premiers jours de mars 1848. La révolution de février venait d’avoir lieu. Saisi par l’épouvante d’une crise politique et sociale aussi peu prévue, Balzac, comme bien d’autres écrivains encore plus hostiles que lui à la Société, courut vite se ranger sous son drapeau. Il n’était pas très-large ; mais enfin ce drapeau les abrita, lui et les autres, contre la tempête déchaînée sur Paris et sur la France. Balzac se montra donc ce jour-là au foyer de l’Opéra, où se tint la séance et d’où sortit, grave, émue et réfléchie, toute la Société, pour aller faire sa soumission au gouvernement provisoire siégeant à l’Hôtel de Ville. Ce fut quelques jours après cette députation, à la tête de laquelle marchait M. Félix Pyat, que Balzac quittait Paris, et le quittait avec bonheur, pour aller en Allemagne ou en Russie.

Maintenant, revenons sur nos pas et remontons à l’année 1842, d’où nous avons été forcé de faire des-