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BALZAC CHEZ LUI.

cerait au centre du jardin du Luxembourg, et par où l’on descendrait jusqu’aux Catacombes, lesquelles s’étendent, comme chacun sait, sous une vaste partie du faubourg Saint-Germain et du faubourg Saint-Marceau. On arriverait par cet escalier torse, dont l’entrée serait monumentale, à la nécropole parisienne. On n’en prendrait qu’une partie seulement, et cette partie on l’enfermerait dans des murailles de granit noir qui seraient éclairées par des lampadaires antiques. Il ne comprenait pas que l’édilité de la capitale laissât se perdre sans utilité pour la curiosité des étrangers, auxquels on parle toujours des Catacombes de Paris, ce sérieux attrait qu’on a sous la main, ou, pour parler plus exactement, qu’on a sous les pieds. « Faites cela, dis-je à Balzac, et demain vous aurez des spéculateurs qui vendront de la bière et ouvriront des bals dans les Catacombes. Vous verrez affiché sur les murs de Paris : Dimanche, grande fête en l’honneur de MM. les étudiants à la Chaumière des Catacombes. »

La nuit était venue ; il faisait froid et humide dans le jardin du Luxembourg ; nous en sortîmes pour aller dîner au restaurant Risbeck, où le directeur de l’Odéon avait promis de venir le retrouver dans la soirée. La question de la distribution des rôles serait