Aller au contenu

Page:Gozlan - Balzac chez lui, 1863.djvu/129

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
113
BALZAC CHEZ LUI.

agitée, grande question ! ainsi que bien d’autres questions se rattachant à la mise à l’étude de Quinola.

Vers la fin du dîner, le directeur de l’Odéon, ainsi qu’il l’avait promis, se présenta au cabinet où nous étions et, avant même d’être assis, il fit part à Balzac du succès extraordinaire d’enthousiasme que les Ressources de Quinola avaient obtenu auprès des artistes de l’Odéon. Lui-même reconnaissait par-dessus tout le monde, dans cet ouvrage, des qualités de comédie d’un mérite tout à fait supérieur. Négligeant de préciser ces qualités, il se jeta selon ses habitudes généreuses d’admiration, dans un tourbillon de paroles bruyantes du milieu desquelles se détachaient, comme autant d’étincelles électriques, ces mots : « Génie espagnol !… vrai genre espagnol, Caldéron !… Lope de Vega !… Grande fantaisie !… succès !… cent représentations ! subvention… double subvention !… triple succès… Dans vingt jours la toile se lèvera radieusement sur ce chef-d’œuvre. « Pardon, monsieur Lireux, dit Balzac, arrêtant dans la ligne ascendante de son vol pindarique l’impétueux et spirituel directeur, vous comptez donc mettre bientôt ma pièce en répétition, que vous parlez de la représenter dans vingt jours ?