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BALZAC CHEZ LUI.

Nous n’avons pas besoin de faire ressortir tout ce qu’il y a d’amertume épaisse dans les divers passages qu’on vient de lire : on serait sur le point, à vingt ans de distance, de se sentir indigné et attendri. Qu’une émotion moins pénible nous préoccupe en pensant à ce mort illustre ! Balzac ne resta pas longtemps étourdi par la secousse brutale de cette chute faite d’une hauteur de cinq actes ; en voulez-vous la preuve bien vraie et bien consolante ?


Savez-vous comment, dans quel état on trouva Balzac — car on finit par le trouver — à minuit et demi, après la représentation de Quinola ? On le trouva endormi et ronflant au fond d’une loge. Il dormait ! On eut toutes les peines du monde à le réveiller et à le faire monter dans le fiacre qui le ramena chez lui.


Un dernier mot sur cette étrange pièce, un mot, qui est pour nous qui allons l’écrire, la cristallisation solide de notre jugement consciencieux. Si une main amie et autorisée la débarrassait par-ci par-là de quelques phrases peut-être dangereuses, elle aurait, nous en sommes sûr, à une reprise qui serait une résurrection, un succès au moins aussi grand que celui de