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BALZAC CHEZ LUI.

Deuxième jour, visite à Montfaucon.

Le rendez-vous pour la visite souterraine aux égouts fut fixé au dimanche suivant ; l’endroit, le bord de l’eau, sous le quai de la Grève, près du pont de l’Hôtel-de-Ville, à la grille d’un égout qui s’ouvre là ; l’heure, une heure après minuit, quand tout Paris dort et ne doit pas s’éveiller de longtemps, afin que nous ne fussions pas troublés par le bruit des fiacres courant sur nos têtes. M. Brissot-Thivars se chargeait des échelles, torches, guides, etc., etc.

Le docteur Gentil et moi fûmes invités à être de ce voyage, ainsi que deux autres personnes dont il me serait difficile en ce moment d’écrire les noms. D’ailleurs, l’une se fit excuser la veille, l’autre ne vint pas à cause de je ne sais plus quel motif.

Le samedi suivant, jour des dîners hebdomadaires de la maison Béchet, veille du jour choisi pour l’expédition nocturne, M. Brissot-Thivars, qui vint tard, et qui venait tard, pensions-nous, parce qu’il s’occupait jusqu’au dernier moment des moyens de l’expédition, entra pâle et tout défait, et nous dit, en nous serrant les mains : « Ah ! mes amis ! mes bons amis ! armez-vous de courage : la partie n’aura pas lieu. — Comment, elle n’aura pas lieu ! Et qui l’empêcherait ? — Un motif des plus graves : l’insurrection de Lyon.