Page:Gozlan - Balzac chez lui, 1863.djvu/178

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
162
BALZAC CHEZ LUI.

caves, de surprises souterraines, de rencontres étouffées, à employer plus tard dans ses livres, à la pensée de cette promenade qu’il allait exécuter dans les entrailles de Paris ; et l’on va voir dans un instant, cependant, que quelqu’un se montra avoir plus d’imagination que lui encore. « Vous mettriez le comble à ma satisfaction, lui dit Brissot-Thivars, enchanté de voir ses bonnes dispositions, si après avoir parcouru les principales dépendances de mon royaume de la salubrité publique, vous m’accordiez l’honneur de venir avec moi en admirer la capitale. » Cette capitale des égouts, à laquelle l’excellent M. Brissot-Thivars, faisait allusion, c’était Montfaucon. Oui, Montfaucon, où l’on abat les chevaux hors de service, où l’on détruit les chiens errants, où s’accomplissent bien d’autres mystères. Balzac ne recula pas. Il verrait la dernière minute de ces brillants chevaux qui piaffent si orgueilleusement pendant leur vie dans les allées du bois de Boulogne ; il verrait ce que deviennent ces jolis king-Charles’s et ces délicieux havanais quand ils tombent sous les coups de l’ordonnance : il verrait… mais nous verrons nous-même plus loin ce qu’il était appelé à voir. Tout fut donc convenu, et le programme de l’excursion fut ainsi arrêté :

Premier jour, visite aux égouts.