passer cette dame dans mon cabinet, je m’habille et je suis à elle. Allez ! et les plus grands respects ! »
Ici Vidocq s’interrompit, non pas pour respirer, mais pour boire le rhum qu’il croyait avoir oublié dans son petit verre. Le trouvant vide, il le tendit à Balzac, près de qui était le flacon. « Rien du tout ! dit Balzac en posant la main sur le bouchon de cristal ; vous n’aurez pas une goutte avant de m’avoir dit qu’elle était cette dame.
— J’allais vous la nommer. Oh ! je ne fais pas comme vous des histoires où vous nous cachez le petit bonhomme tant que vous pouvez afin d’allonger la courroie.
— Chut ! dit Balzac, pas de pierre dans mon jardin ! Le nom de la dame ! le nom de la dame !
— C’était la belle comtesse Hélène de B…
— Une étoile de la cour citoyenne ? Pas possible ! s’écria Balzac stupéfié.
— C’était bien elle, ma foi !
— Une des dix ou douze Égéries du système ?
— Je vous ai dit son nom. Maintenant, du rhum ! du rhum, monseigneur !
— Voilà, mon maître, » répliqua de Balzac en versant d’une main abondante du rhum dans le verre de Vidocq.