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Page:Gozlan - Balzac chez lui, 1863.djvu/42

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BALZAC CHEZ LUI.

étage d’une étroite maison, faisant avec le mur où elle s’accrochait un angle d’inclinaison assez périlleux. Sur cette enseigne, qui, du reste, est peut-être encore à la même place, je distinguai un énorme cheval de roulier peint en rouge, dressé sur ses jambes de derrière, beau d’encolure, fougueux de crinière et laissant lire sous ses sabots ces mots, qu’on a déjà lus pour peu qu’on ait traversé l’une de nos trente ou quarante mille poudreuses communes de France : Au Cheval rouge !

Nous étions donc au Cheval rouge.

Balzac nous avait conduits à l’auberge du Cheval rouge ; il avait fait préparer notre dîner d’initiation et d’inauguration au Cheval rouge ; nous allions enfin nous mettre sous les auspices du Cheval rouge.

Ce n’est pas sans motif que je répète quatre fois ici cette indication peinte à l’huile grasse : le Cheval rouge !

La société fondée par Balzac, dans l’intention que l’on sait aussi bien que moi maintenant, devait prendre, et elle prit en effet le titre de la société du Cheval-Rouge.

Le salon, ou plutôt la salle où nous entrâmes, répondait à la vulgarité brutale de l’enseigne ; c’était