volés à madame la marquise de Lascars, — pour environ quatre cent mille francs. »
— Mais qui donc ose écrire cela ?
— Tu ne comprends pas, répliqua Leveneur, que c’est quelque voleur arrêté pour ce vol ou depuis ce vol, qui invite un autre voleur à mettre cette cassette à l’abri. Que dit-il encore ? mais voyons !
« Je suis condamné à mort, parfaitement condamné ; plus d’espoir pour moi de jouir de ces richesses : profites-en donc… »
— Que disais-je ? cette cassette est à moi, se dit Leveneur, dont l’ambition prit tout à coup les proportions d’un océan. Quatre cent mille francs ! j’achète du coup le château de Meursanne. À qui cette lettre est-elle adressée ?
— Pignatel est un nom de guerre ; on a un faux passe-port, et l’on va à la poste retirer sa lettre. Est-ce qu’il n’y a plus rien d’écrit ?
— Pardon…
— Ah ! je craignais… Vous tremblez toujours… Mais lisez !
Madame Leveneur acheva :
« La forêt de Cortavel, il faut que je te l’apprenne, est à trois lieues de Saint-Faréol-dans-les-Bois. Une fois dans la forêt, tu suivras le grand chemin des Buttes, — un poteau porte ce nom. Ce chemin se termine au rond-point du Mouton noir, où tu verras six routes : entre dans celle du Pied coupé. C’est une ruelle étroite et qui n’a pas plus de cinquante pas ; au milieu, c’est-à-dire à vingt-