Aller au contenu

Page:Gozlan - De neuf heures à minuit, 1852.djvu/173

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mari laissa un instant reposer la lettre d’amour pour ouvrir l’autre lettre.

— Tiens ! qu’est-ce donc ? s’écria Leveneur en l’ouvrant. Pourquoi a-t-on dessiné cet arbre qui couvre presque toute la première page ? Éclaircissez-moi vite cela madame Leveneur… c’est étrange…

— C’est en effet très-étrange, reprit madame Leveneur, après avoir jeté un coup d’œil sur les cinq ou six lignes d’écriture tracées entre l’extrémité de ce dessin et le bas de là page.

— Eh bien ! tu ne commences pas ?… on dirait que tu es troublée.

— J’ai peur… oui…

— Qu’est-ce donc ?

— Vous allez voir.

Madame Leveneur lut :


« C’est au pied de ce chêne, dont je t’envoie le dessin pour que tu le reconnaisses plus facilement quand tu seras dans la forêt de Cortavel, qu’a été enfouie la cassette de madame la marquise de Lascars… »


— Madanie la marquise de Lascars ! s’écria Leveneur, celle qui a été assassinée, dont on a pillé le château il y a six semaines. Sa cassette dont on a tant parlé ! sa cassette ! répéta Leveneur ému, hors de lui ; mais lis, lis donc ! Oh ! pourquoi ne sais-je pas lire ? je saurais déjà…

— Mais c’est vous qui m’interrompez toujours…

— Qu’ont-ils ? se disait Manette.

— Soit ; mais lis.

Madame Leveneur reprit en tremblant :


« Cette cassette renferme tous les bijoux que nous avons