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VII

Lucy avait été enlevée par des agents de son père, et conduite à Sidney, dans la Nouvelle-Galles.

VIII

D’après le testament de lady Philipps, tous ses biens devaient appartenir à celui qui retrouverait sa fille Lucy. Qui l’avait retrouvée ? Rog. — À Rog donc tous les biens de mistress Philipps. Mais Rog pouvait-il hériter ? Question grave que le tribunal seul devait décider. Jour fut pris pour aller chez le juge.

Sarah a mis sa plus belle robe, elle a sa canne d’ébène, ses lunettes et son sac en pékin des Indes. Lucy est belle comme une Anglaise ; port majestueux, regard tendre et bleu ouvert sous des cheveux blonds. Rog est peigné, lavé, parfumé ; son collier est nettoyé ; il luit : Rog n’est plus que laid. Mais, comme Rog est aveugle, un cordon de soie le liera à la main de Lucy.

Avant de sortir, Sarah place le portrait de sa maîtresse sur une chaise, et semble lui adresser une courte et fervente prière, afin d’obtenir un heureux résultat dans leurs démarches. Lucy s’agenouille, Rog attend.

Sarah se tourne ensuite tout en larmes vers le chien.

— Mon vieux Rog !

Rog aboie.

— Mon vieux compagnon ! voilà l’enfant de notre excel-