Page:Gozlan - La Dame verte, 1872.djvu/22

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ouvrages, je ne vous fatiguerai pas de l’inutile tableau de celle où je pénétrai.

Cependant, comme la révolution de 48 avait déteint d’une façon bizarre et même assez grotesque sur les mœurs parisiennes, je ne veux pas omettre de vous dire que beaucoup de jeunes gens, afin de se mettre à l’unisson de la note républicaine, avaient adopté la pipe, le cigare devant, selon eux, les faire paraître trop aristos (expression née de la démoralisation du moment) aux yeux de la démoc-soc, autre belle expression contemporaine. Et c’était vraiment très-laid et très-drôle que tous ces habits noirs, ces tenues en général assez bonnes, et ces hideux brûle-gueules. Du reste, c’était tout le changement opéré jusqu’alors par la révolution sociale de 48 ; et, en conscience, ce n’était pas la peine.

Tout en allant de la grande entrée des salons à l’une des tables où l’on jouait le lansquenet, je défis silencieusement au fond de ma poche le rouleau qui contenait les vingt-cinq pièces d’or.

Les règles de ce jeu, le plus facile de tous les jeux de hasard, sont trop familières à tout le monde pour que je perde une seule minute à vous les expliquer. Je vous rappellerai seulement, parce que cela est nécessaire à la clarté du récit, que celui qui distribue les cartes au lansquenet, c’est-à-dire le banquier, est