Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 1, A. Lemerle, 1845.djvu/113

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et souple comme l’acier, mais d’une impatience, d’une vivacité terribles. Jamais ses quatre pieds ne touchaient à la fois la terre qui semblait être du feu pour lui, tant il bondissait, caracolait, décrivait des écarts et se soulevait en suspendant à son mors le domestique effrayé, qui ne se tirait pas toujours heureusement de ces violentes secousses. Nul n’avait encore osé le monter, pas même lord Glenmour, un des plus renommés cavaliers de l’Angleterre. L’âge seul et une longue résidence dans nos climats humides parviendraient peut-être à le dompter. Nedji, car on lui avait donné le nom de son espèce si recherchée, était, comme tous les phénomènes, plus propre à briller qu’à servir.

— Mais on dirait, s’écria lady Glenmour, que c’est un des trois chevaux envoyés à la reine d’Angleterre par le pacha d’Aden ?

— C’est un de ces trois chevaux, Milady.