Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 1, A. Lemerle, 1845.djvu/166

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seau après un hiver passé à Londres, dans la fournaise des jeux, des bals, des soirées et des fêtes. Faisant allusion à ces disparitions soudaines, il disait qu’il allait se faire radouber.

Ce genre de vie devait le conduire un jour à se tromper, à prendre, comme beaucoup de jeunes seigneurs, le capital de sa fortune pour l’intérêt, et par conséquent à se ruiner tout-à-fait. Lord Glenmour courait à pleines voiles à cette solution désastreuse, lorsqu’il fit connaissance, dans la société très riche et très élégante au milieu de laquelle il vivait, d’un duc d’Écosse dont je vous tairai le nom, parce qu’il vit encore.

Ce duc était de huit ou dix ans moins jeune que lord Glenmour. Les deux amis n’eurent bientôt aucun plaisir qui ne fût partagé ; du plaisir à l’amitié il n’y a qu’un pas. De l’amitié à la confiance la plus absolue, le duc ne laissa