Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 1, A. Lemerle, 1845.djvu/28

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cette chevelure verte, on ne voit que des tombes.

À travers ceux qui priaient et se recueillaient au son de la cloche de la petite chapelle qui s’élève au milieu même du cimetière, un homme s’insinuait et courait. Il passait d’une place à l’autre, malgré l’épaisseur de la multitude, avec une rapidité électrique. Parfois aussi, il s’arrêtait et parlait aux employés ou aux personnes éparses parmi les allées. On eût dit un maître de maison empressé de faire les honneurs de chez lui. Il recevait dans son château. Là il donnait galamment la main aux dames, pour franchir quelques-unes de ces marches gazonnées dont le Père La Chaise est sillonné ; plus loin, après avoir examiné la figure de celui qui priait ou faisait semblant de prier sur une tombe, il laissait échapper un sourire si ironique, que le personnage deviné, percé à jour, baissait