Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 1, A. Lemerle, 1845.djvu/27

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marchez à leur ombre, arrivez à l’extrémité ; une pierre blanche vous arrête et vous y lisez : Ici repose ma petite Marie : je l’aimais ; Dieu l’aima plus que moi, il me la prit. Adieu ! Marie, adieu ! Après cette allée s’ouvre un vaste carrefour. Sonnez clairons ! sonnez la chasse ! et le hallali ! — Quelle chasse ? celle de Freyschütz, la chasse aux fantômes ? Laissez ce carrefour, entrez, pénétrez dans cette autre ville funéraire, dans cette autre forêt, car les unes et les autres, villes et forêts, se succèdent, se croisent, se confondent si bien, qu’un jour elles formeront un vaste royaume. Ici la montagne finit ; c’est un de ses flancs ; laissez tomber la sonde du regard, une autre vallée s’étale sous vous et va rejoindre une autre montagne. Qu’elle est fraîche ! qu’elle est tranquille ! comme tout s’y cache bien ! et l’oiseau et la violette et le thym. C’est une mer faite de gazon ; quand le vent du soir couche