Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 1, A. Lemerle, 1845.djvu/309

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roulé en boule sur le tapis, et là un combat se livrait aux yeux de l’assemblée un peu étonnée de ce divertissement imprévu. Pour tripler le désordre, Maracaïbo, l’orang-outang, qui était resté caché dans quelque coin du salon pendant toute la soirée, vint en gambadant se mettre aussi de la partie. Saisissant Moqueuse avec une de ses mains, et le chat avec l’autre main, il les souleva de toute sa hauteur et les mit face à face. Cette agacerie les irrita, les rendit furieux. Ce ne fut plus bientôt qu’un tourbillon de coups de griffe et de dents, couronné par les ricanements aigus de Maracaïbo, auquel on ne parvenait pas à arracher, quelqu’effort qu’on fît, ses deux victimes. Il fallut que lady Glenmour, toute puissante sur lui, vint jeter son mouchoir au milieu de cet étrange tournois. Dès que l’orang-outang vit la main de sa belle maîtresse levée sur lui, il lâcha docilement le chien et