Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 1, A. Lemerle, 1845.djvu/34

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gences de famille le forcèrent à manquer à sa première promesse et à vous donner sa main. Vous l’avez eu vivant…

— Oh ! mon Dieu !

— Elle l’a eu mort. À force d’or, elle a fait enlever d’ici celui qu’elle aimait et sa tombe. Ainsi, lui et son tombeau, continua l’inconnu, sont aujourd’hui en Amérique dans un des états de l’Union.

La femme laissa tomber son voile sur son visage et disparut.

La foule, qui de minute en minute n’avait cessé de s’amasser autour de ce groupe, regarda avec étonnement, puis avec effroi, enfin avec une profonde terreur celui qui parmi ces milliers de tombes pouvait dire sur-le-champ l’histoire détaillée d’une tombe. L’endroit, l’heure, la physionomie du personnage augmentaient prodigieusement cette curiosité et cette terreur.