Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 1, A. Lemerle, 1845.djvu/78

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

opinion triomphante, toute œuvre qui trouve le cœur de la foule, si difficile à trouver, a en elle une étincelle de cette vérité dont Dieu est le foyer.

— Quoi ! s’écria le jeune marquis de Saint-Luc, vous êtes convaincu qu’on ne meurt pas ?

— J’en suis convaincu.

L’impétueux marquis frappa du pied.

— Quoi ! ici où nous ne respirons que la mort, où nous ne marchons que sur la mort, où deux ou trois populations comme celle de Paris sont enterrées, vous soutenez que la mort n’existe pas ? En vérité, chevalier…

Le chevalier sourit.

— Mais vous-même si dangereux, si terrible à l’épée, à toutes sortes d’armes, n’avez-vous jamais tué personne ?

La figure du chevalier De Profundis, déjà si pâle, devint tout à coup plus blanche que les marbres au milieu desquels lui et son compa-