Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 1, A. Lemerle, 1845.djvu/86

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’effet des actions les plus secrètes du cœur humain. On remonte de la victime au meurtrier par des échelons qui existent. Il s’agit seulement de les trouver.

— C’était là le difficile, interrompit le marquis de Saint-Luc.

— J’en conviens ; mais le gouvernement le peut, pourquoi un homme ne le pourrait-il pas ? D’ailleurs, comment le gouvernement arrive-t-il à cette connaissance ? Par l’emploi de sa police. J’aurai, comme lui, ma police. Je l’ai eue, je l’ai ; seulement, le gouvernement s’occupe beaucoup plus de ce que font les vivants, que de savoir ce qu’ont été les morts. S’il savait, comme moi, à quoi point les uns et les autres se tiennent ; combien de fils galvaniques lient la ville silencieuse où nous sommes à la ville incommensurable qui, dans quelques heures, va s’éveiller à nos pieds, le gouvernement se dirait peut-être, répétant