Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/134

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les pierres et bruire les arbres au choc du vent, d’argenter la lune et de faire voler l’oiseau, de parfumer les fleurs et de rougir le couchant. Aimer, c’est croire ; l’amour, c’est Dieu. Vous m’avez révélé Dieu ! »


— Oh ! que c’est vrai ! s’écria hors de lui Tancrède en froissant la lettre dans ses mains tremblantes. C’est vrai, docteur ! et ces paroles viennent d’un cœur qui aime !

— Qu’en savez-vous ? demanda avec un nouvel effroi le docteur Patrick à Tancrède.

En balbutiant, celui-ci répondit :

— Je le sens à mon cœur…

Mais Tancrède se tut aussitôt… Il comprit l’inconvenance de cet élan affirmatif, qui en disait trop au docteur ou pas assez. Mais son silence se prolongeant, le docteur comprit aussi qu’il allait lui dire enfin à qui il attri-