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Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/187

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secouait comme un chat en colère secoue et ballotte une souris, et le jetait de côté à chaque pas. Ce cheval, c’était Nedji, le terrible, le fulgurant, l’indomptable Nedji. Il piaffait, il ondulait, il écumait. Chacun se demandait avec curiosité ce qu’on comptait en faire et pourquoi on l’amenait là. Sir Archibald Caskil se montra. L’effet qu’il produisit, surtout chez les femmes, par la précision de son costume, est difficile à dire. Les femmes, même les plus réservées, les plus chastes de pensées, ont un confessionnal dans l’âme, où elles rapportent des admirations étouffées, des joies brutales, des contemplations délirantes, dont leur visage ne se doute pas, leurs maris encore moins. Une veste de velours noir bleu glacé, d’une finesse charmante, se collait aux épaules et à la taille de sir Caskil, ou du comte de Madoc, comme on voudra. Il était en culotte de daim, botté avec des bottes molles, montant