Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/19

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deviennent ; ailleurs, elles se livrent à l’enseignement de la langue anglaise, qu’elles savent aussi bien que Pope et que Byron.

Paquerette, la gentille servante de lady Glenmour, celle qui chaque jour l’habillait et la déshabillait, celle qui mangeait à l’office, mais sur une table à part, il est vrai, savait le latin, le grec, le français, l’italien et jouait de la harpe dans la perfection. Elle excellait aussi dans l’art, fort estimé en elle par lady Glenmour, de faire des fleurs artificielles. Elle l’enseignait à sa nonchalante maîtresse ou l’employait à embellir ses coiffures de bal et de soirée. À sa place nulle part, cette pauvre Paquerette souffrait partout, mais elle se résignait partout. Dieu aurait pu lui épargner la plus douce, mais la plus cruelle des préoccupations morales, car elle était fort pieuse, l’amour, le profond amour dont elle fut d’abord éblouie, frappée au cœur