Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/201

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tant il avait été obligé de porter de fois à son bras madame de Boulac, sous son bras l’ombrelle fanée de cette comtesse fanée, dans ses bras son hideux griffon borgne ; de rage, tant la honte éprouvée devant trois cents personnes, le jour de la course sur la fatale pelouse de Ville-d’Avray avait aigri son sang et troublé son cerveau.

Rentré avec la fièvre ce jour-là, il se coucha pour ne plus se relever. Saisi par le délire, il passa en quelques heures de l’agonie à la mort ; mais il eut la douceur de mourir dans des draps de belle toile de Frise et d’être enseveli dans de la magnifique batiste anglaise.

Vous distinguez d’ici le tombeau que l’inconsolable comtesse de Boulac lui a fait élever par Auguste Préault, un de nos plus grands artistes, un de nos plus originaux statuaires.

Du reste, ainsi finissent misérablement presque tous ceux qui réalisent leur beau rêve