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Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/205

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moi ces trois salons d’un goût si différent, mais tous trois d’une somptuosité si élégante et si rare.

Ici le colifichet bourgeois n’en impose pas à vos regards. Ces tapis, où tout un parterre d’Orient semble s’être figé, sortent des manufactures royales ; ces pendules de bronze coûtent 4,000 francs la pièce ; ces tables sveltes et ces armoires aux angles de cuivre taillés en chimères, sont en ébène massif, et au bas de ces tableaux de genre se lisent les noms de Terburg et de Wouwermans ; ils pourraient être signés Dieu, car ils sont divins comme la création. Aux Tuileries vous verrez un roi ; mais vous ne verrez pas de plus beaux Sèvres ni des Saxe plus vieux et d’une plus précieuse pâte.

Mousseline se connaît en belles choses autant qu’homme de l’hôtel Bullion. Ce n’est pas qu’elle ait un amour effréné d’artiste pour