Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/206

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ses tapisseries flamandes du temps de Charles-le-Téméraire et ses bronzes florentins ; non ; elle les a chez elle, elle y tient seulement pour deux raisons : d’abord parce qu’en les étalant, elle paraît riche et femme à la mode ; et ensuite parce qu’elle les vendrait avec profit si demain la fantaisie ou le besoin l’obligeait à s’en défaire. — Tout ce qu’on admire à midi chez elle peut se vendre à minuit ; et on ignore ce qu’elle excepte du marché.

De quelles riantes couleurs, de quelles formes suaves, de quel éclat splendide et tendre ne rêvez-vous pas la dernière pièce qui termine cette enfilade de salons et de cabinets, celle où Mousseline se tient enfermée chaque jour, pendant plusieurs heures et où il est rare qu’elle ne se rende pas en revenant du spectacle ? Vous épuisez l’Orient et vous êtes encore convaincu de rester au-dessous de la réalité.