Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/21

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l’inspirait. Des jours et des nuits furent dévorés dans la lutte. Paquerette fut vaincue ; elle se blâma, elle se détesta, elle se condamna au nom de la religion, mais elle ne cessa pas d’aimer lord Glenmour. Il aurait fallu le fuir. Elle ne le pouvait pas. Sa passion s’accrut alors de la continuelle présence de l’objet aimé. À chaque instant elle voyait son visage, elle entendait le son pénétrant de sa voix, elle obéissait, douce chose ! à son commandement. Quel raisonnement eût été assez fort contre une incessante agression ? Elle vivait au milieu de la flamme qui la consumait : comment l’éteindre ? Ainsi, c’est dans elle et non dans lady Glenmour que s’établissait graduellement avec son invincible despotisme la souveraineté du Dangereux, qu’il régnait comme le magnétiseur sur la somnambule. Aucun de ses pouvoirs n’était ni perdu ni égaré. Il pesait sur elle par tous