Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/22

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

les points de sa riche organisation d’homme, de grand seigneur et à titre de maître. Son esclave, son ombre, elle l’entendait venir avant tout le monde ; elle devinait le départ et le but de sa pensée avant que ses lèvres ne l’eussent exprimée. Que d’amour ! que d’admiration ! quel culte ! Et lord Glenmour n’avait peut-être jamais remarqué de quelle couleur étaient les jolis yeux de Paquerette !

Enfin cette passion toujours active, toujours solitaire et toujours nourrie par elle-même, sans espace, sans liberté, sans distraction, sans air, devint une espèce de folie rêveuse, d’extase, de maladie tendre dans la pauvre Paquerette.

Et si l’on songe qu’elle avait lu les grands poètes, ces éternels amoureux ; les romanciers, ces historiens du cœur ; qu’elle avait trempé son âme dans les mélodies de Beethoven, on croira sans peine au désordre de