Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/23

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sa tête. L’appétit disparut ; son sommeil devint une langueur ; ses occupations une rêverie agitée.

Un jour sa main inquiète tomba sur une plume, elle écrivit :


« Mylord,

« J’ai une grâce à vous demander et j’espère l’obtenir de votre bonté. Je suis heureuse chez vous ; vous avez toujours eu pour moi des attentions que je me suis efforcée, il est vrai, de mériter ; mais que sans injustice vous auriez pu me refuser, étant votre servante, à vos gages, à votre discrétion. Vous avez réalisé pour moi, mylord, la sainte bénédiction de mon père, qui me dit en me la donnant : Tu ne seras pas abandonnée de Dieu si de ton côté tu ne l’abandonnes pas. J’ai trouvé dans votre maison le travail facile, le commandement humain, le sommeil