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Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/241

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apprit à vivre comme on vit à Paris quand on veut y faire quelque figure.

Il eut un logement coquet et riche, un mobilier au type de chaque époque pour ses appartements. La pièce d’attente était gothique ; la salle à manger, Louis XIII ; le salon, plus sévère, était meublé dans le goût du temps de Louis XIV ; sa bibliothèque rappelait le style contourné et capricieux du dix-huitième siècle, et son boudoir laque et or était tout à fait Du Barry.

Le major se crut tout de suite à la mode, et il ne fut d’abord que ridicule, comme la plupart des étrangers qui viennent briller à Paris et qui ne savent pas que le velouté parisien ne s’acquiert qu’à force d’art ; art immense, minutieux, que ne possèdent à vrai dire que les petits-fils des marquises et des comtesses de l’ancien régime.

Mais comme le major de Morghen était bon,