Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/246

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marches de l’échelle, mais il occupait l’échelle ; un beau jour il reçut cette réponse de son père, à qui il avait demandé de l’argent pour la cinquantième ou pour la centième fois. « Vous ayez fait de la peine à votre père. »

Ces paroles étaient fort simples, mais le major de Morghen, quoique abruti par les excès de tout genre, en comprit parfaitement le sens terrible et la portée. Quand un homme du caractère auguste du baron disait cela à son fils, c’est comme s’il lui eût dit : Je vous maudis !

Dès ce moment, en effet, toute correspondance cessa entre le père et le fils. Le major, pour satisfaire les caprices de Mousseline, fut obligé de vivre sur le crédit qu’obtiennent toujours à Paris ceux qui ont beaucoup dépensé.

Mais Mousseline, très forte sur l’instabilité des choses humaines, ne se dissimula pas la