Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/27

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vous prier de me renvoyer de votre maison, et cela parce que je vous aime. Cette lettre, je n’ai pas eu la force de vous la donner, et je l’ai brûlée en rentrant chez moi. J’ai bien fait de la détruire, car je vous demandais une chose insensée, et que j’aurais refusée dès que je l’aurais obtenue. Est-ce que je puis vivre sans vous voir, mylord, vous qui personnifiez en vous toutes les beautés visibles et toutes les beautés idéales, celles de la réalité et celles de la poésie ? Quand on a vaincu la honte de vous aimer, mylord, je trouve que c’est trop de retenue de cacher l’enthousiasme qu’on éprouve en vous voyant. Je suis d’autant plus hardie à m’exprimer sans contrainte que je suis convaincue que vous ne daignerez pas vous occuper un instant de l’amour d’une pauvre servante, et que vous rougiriez de la compromettre parce qu’elle vous aime.