Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/28

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« Mylord, je connais la noblesse de votre caractère ; je vis trop près de vous pour ne pas l’apprécier. Aussi mon amour pour vous, mylord, mon amour combattu avec la même patience et la même fermeté que mon âme mettrait à combattre la pensée d’un crime, cet amour qui tient beaucoup du respect affectueux que j’aurais pour un roi et du pieux effroi qu’on ressent à l’égard de Dieu… Mylord, comme ma vie c’est vous, je vous fais, je dois vous faire la confidence de cet amour qui est ma vie, tous mes instants. Si je vois le jour, je vous aime ; s’il fait nuit, je vous aime ; si je respire, je vous aime ; si je m’éveille, je vous aime ; et je suis, par un effet contraire, chaque objet que vous touchez et que vous voyez.

« Je me l’imagine, du moins, et cette fiction me console de la faiblesse où je me sens de plus en plus tomber sans pouvoir me rete-