Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/279

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Que de malheurs ne prévient pas une coutume d’une imitation si facile.

Quand le corps du baron de Morghen eut passé les vingt-quatre heures voulues par la loi sous son propre toit, il fut porté avec pompe au cimetière et placé dans la salle de Résurrection. Couché sur le lit dont il a été parlé, il reçut les derniers adieux de sa famille et de ses amis.

Tout le monde ensuite s’en alla.

Le major de Morghen seul passa dans la chambre de la Sonnette, où il devait, selon l’usage, rester toute la nuit en prière.

Il entendit graduellement s’éteindre dans les allées les pas de toutes les personnes qui avaient accompagné son père, et il vit le jour baisser et pâlir derrière les petits carreaux de plomb de la chambre sépulcrale où il se disposait à passer la nuit. Il alluma bientôt sa lampe et attisa le feu de la cheminée ; le livre de