Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/281

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de la Sonnette son grésil silencieux, et plaquait l’ombre dentelée des feuilles d’arbres ; car cette pièce était entourée, comme une tombe, de peupliers déliés et de saules d’une admirable courbure ; ils cachaient presque en entier le petit monument ; mais, vers minuit, un nuage couvrit la lune, un petit vent gris s’éleva, quelques gouttes claquèrent sur les feuilles.

— Bon ! nous allons avoir un orage, se dit le jeune major, qui, jusque-là, pensant moins au mort qu’à Paris, avait vu passer, à travers les vapeurs de sa pipe, les boulevards, et les Tuileries, et la Chaussée-d’Antin, et les jolis équipages, et celui qu’il aurait bientôt, et dans lequel il se promènerait paresseusement avec Mousseline.

Si je lui écrivais d’ici, se dit-il, ce serait neuf et assez original ; comme on rirait à Frascati d’une lettre datée d’un cimetière,