Aller au contenu

Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/283

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

pour ne pas étouffer, il fut obligé d’ouvrir la croisée.

Le paysage, en ce moment, était curieux ; l’endroit, vous vous l’imaginez sans peine, ressemblait beaucoup à celui où nous sommes, dit le chevalier De Profundis au marquis de Saint-Luc, mais il était beaucoup plus richement boisé.

La lune, les nuages, l’ondée et les éclairs luttant au-dessus de ce fouillis de feuilles et de branches, le losangeaient de reflets éblouissants, verts, jaunes, de feu, d’acier, d’argent et d’ombres bizarres. À une heure, la tempête ne fut plus douteuse ; elle se déclara. Les saules échevelés ployaient jusqu’à terre et se relevaient en lançant des fusées de perles. Le tonnerre se mit de la partie ; il grondait fort aux quatre coins du cimetière. Un moment il fut si assourdissant, que le major de Morghen dit :