Aller au contenu

Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/290

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le major reste cloué à sa place. À la couleur de son visage, à l’immobilité de son corps, on l’eût dit de bronze.

— On m’a cru mort, dit enfin le vieux baron.

— Oui… oui… mon père… on vous a cru…

— Et c’est vous !… c’est vous !… qui m’avez assassiné… Je me souviens…

Le major de Morghen fit machinalement un pas vers la couche funèbre de son père, mais comme un corps qui, ayant perdu l’équilibre, va tomber.

— Mon père !…

— N’approchez pas, parricide !

Il se souvient ! murmura le major entre ses dents qui grinçaient de terreur.

— Fuyez ! je saurai bien me découdre sans vous : ne me touchez pas ! quel réveil ! oh !