Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/294

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je ne me pardonne pas. Je veux être damné, et je le serai !

Il resta à genoux jusqu’au matin ; quand il releva pesamment la tête, les oiseaux éveillés chantaient dans les branches, et le feuillage, encore humide de la tempête de la nuit, se relevait et s’épanouissait à la moite chaleur du soleil.

Ce même jour le jeune major de Morghen quitta l’Allemagne, qu’il ne devait plus revoir.

— Effrayante histoire ! dit le marquis de Saint-Luc.

— Elle n’est pas finie, lui répondit le chevalier De Profundis en souriant.

— On sut bientôt à Paris que le major de Morghen y était revenu plus riche que jamais. Ses anciens amis accoururent pour le féliciter ; la belle Mousseline, comme vous le supposez, ne fut pas la dernière à se présenter chez lui.