Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/296

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La réconciliation, on le voit, n’avait été ni longue, ni difficile entre Mousseline et le major de Morghen qui fit exactement comme il l’avait dit. Il tint table ouverte, joua un jeu d’enfer et effraya Paris par ses prodigalités, avec l’argent provenant de l’héritage de son père, argent qu’il eût bien mieux fait de donner à ses cousins, braves gens restés inconsolables de la mort du vieux baron. Mais c’eût été une bonne action, une action expiatoire, et dans les calculs du major il n’entrait pas du tout de faire de bonnes actions.

Ses dépenses dépassèrent en peu de temps le chiffre de ses revenus, et il entama alors le capital avec le même acharnement. Il s’était promis de beaucoup jouer ; il se tint grandement parole. Il joua et il perdit à l’excès.

C’est à cette époque sans doute, dit le chevalier De Profundis au marquis de Saint-Luc, qu’il dut perdre avec vous les cent mille