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Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/299

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pelle, une accusation d’emploi de fausses cartes, on frémit.

— Mais oui, reprit le chevalier De Profundis, une personne qui pariait deux cents louis contre le comte de Berne, s’apercevant que les cartes étaient biseautées, accusa l’un ou l’autre des deux joueurs, le comte de Berne ou le major de Morghen, de friponner au jeu. De là grand bruit, scandale. On examine les cartes ; elles sont en effet reconnues fausses. Le comte de Berne, indigné, se récrie, le major riposte ; il reçoit un soufflet de la main de celui qui ne voulait pas se laisser publiquement soupçonner. Le major est obligé de se battre. Il avait encore prévu ce résultat, et tout arrangé pour qu’il eût lieu selon ses désirs. On se battit à vingt-cinq pas. Le major manqua son adversaire qui ne le manqua pas : sa balle frappa le major de Morghen au milieu du front. On le ramassa mort dans une mare de