Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/315

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miers beaux jours du printemps, des couples non moins amoureux les uns des autres que de la nature.

Quand lady Glenmour et sir Archibald Caskil entrèrent dans la salle-basse dont les croisées donnent sur la Seine, il y avait sous une tonnelle couverte de feuilles de vignes vierges déjà bien rougies par les approches de l’hiver, un de ces couples venus de Paris pour déjeûner avec leur estomac et leur cœur.

La jeune grisette riait du meilleur de son âme en plantant la fourchette de plomb dans une matelotte digne de la table de Neptune.

La charmante fille de Paris laissait voir à la fois, au même instant, et comme si elle eût vidé un écrin, ses petites dents de souris, ses yeux de chatte, ses folles boucles de cheveux blonds, sa gaîté, ses rubans cerise, et ses vingt ans. Il n’était pas moins enjoué qu’elle, ni moins jeune, ni moins heureux, le jeune