Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/316

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homme qui lui faisait compagnie sous la tonnelle de vignes vierges.

Ce tableau de liberté si vrai, mais si neuf pour lady Glenmour l’étonna, l’émut comme un aveu, et étendit deux couches de feu sur ses joues.

Pendant quelques minutes, elle resta penchée sur la croisée pour le voir tout à son aise, quoiqu’elle fît semblant d’admirer les jolis coteaux de Sèvres et de Boulogne.

Comme elle ne confia pas sa jolie découverte à sir Archibald Caskil, celui-ci de son côté eut l’air de ne rien voir, quoiqu’il eût tout vu, et l’on se mit à table en causant de tout autre chose.

À ce déjeûner maritime, lady Glenmour mangea avec l’appétit de la grisette qui était au jardin ; elle mangea de la matelotte, de la sole normande, de délicieux goujons frits empilés en pyramide, et but, sans trop sourcil-