Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/33

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obéiraient-ils ? Je suis jalouse de tout ce qui n’est pas moi. Mon Dieu ! mon Dieu ! que vous ai-je fait pour aimer ainsi ? Si vous me laissez ici, Mylord, je me trahirai. Je prononcerai à chaque instant votre nom, je serai toujours où vous étiez. Qu’est-ce que cela me fait ? me direz-vous. Oh ! Mylord, vous avez raison, dites-moi cela ; dites-moi : Qu’est-ce que cela me fait ? riez, raillez, moquez-vous de moi ; dites-moi : Paquerette, allons, Paquerette, du feu pour mon cigare, ce tabouret pour mes pieds, cet oreiller pour ma tête, de l’eau pour mes mains ! Humiliez-moi avec intention, mais que je vous voie. Et si je n’accours pas assez vite à vos ordres, maltraitez-moi si vous pouvez maltraiter quelqu’un ; mais vous voir, Mylord, vous entendre ! Tenez ! je pleure, Mylord ! Ayez pitié de moi ! Oh ! emmenez-moi ! emmenez-moi !

« Nany Burns (Paquerette.) »