Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/44

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’on ne marche que sur des roses, dont les murs sont des roses, où l’on ne voit, où l’on ne sent que les roses.

— Une ville de roses ! s’écria en riant lady Glenmour.

Patrick devina derrière ce rire tremblé le commencement d’une excitation nerveuse pareille à celle qu’éprouvent certaines personnes aux approches de l’orage.

— Oui, mylady, et cette ville, c’est Ghazipour, près de Benarès. Les femmes, les enfants, les hommes cueillent des roses pendant le jour, les effeuillent, la nuit, dans des bassins, et le matin, au lever du soleil, ils écrèment l’huile qui surnage à la surface et qui forme ce merveilleux parfum qu’on appelle l’essence de rose.

— Ni l’un ni l’autre, se dit Patrick, n’ont la conscience de ce qu’ils viennent, lui de dire, elle d’entendre. Tancrède a remarqué