Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/9

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faits qu’elle croyait irrécusables, la minait sourdement. Et ne prévoir aucun terme à cette existence contrainte ! n’était-ce pas une affreuse situation pour une jeune femme qui avait imaginé, à qui l’on avait dit sans doute que son mariage avec lord Glenmour, un des plus beaux, un des plus élégants gentilshommes anglais, la rendrait la femme la plus heureuse du monde. Convaincue du faible attachement qu’il avait pour elle, elle restait toujours au-dessous de ses efforts quand elle essayait maintenant de triompher d’elle-même, et ses maladresses valaient encore moins que son indifférence. Cette dernière journée lui avait été une preuve de plus qu’elle n’aurait jamais à espérer autre chose de lord Glenmour que des procédés gracieux, que des surprises toujours faciles à un aussi riche seigneur que lui. Elle devait renoncer à des marques simples et vives de tendresse.