Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 3, A. Lemerle, 1845.djvu/15

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elle sourit, elle fut sérieuse, elle toucha à ses cheveux, à son livre, à son travail de broderie. Elle était à tout et à rien.

— Mais en vérité, balbutia-t-elle enfin, c’est à ne pas y croire ; personne ne le croirait… Partir ainsi ! aller en Chine ! six mois d’absence !… Un pari !… non, c’est à ne pas y croire…

— Pourquoi ne pas y croire ! demanda le malade, dont la subtilité d’organe, comme du reste chez tous les malades, découvrait les moindres mouvements de l’âme sous les expressions ; et la voix de lady Glenmour avait inquiété sa perspicacité. — Pourquoi ne pas y croire ? répéta-t-il.

— Tancrède a raison ; pourquoi ne pas croire à un pari ? Plus les paris sont incroyables, moins ils le sont. Le mien s’est engagé hier au moment où je pensais le moins à vous quitter.